Raymonde, 93 ans

L'abbaye de la Cambre'

"Mon plus grand regret c’est de ne plus pouvoir lire à cause de ma vue, car avant je lisais beaucoup. Quand j'étais jeune, j'aimais beaucoup aller lire à la Cambre, c'était si paisible. J'aimerais beaucoup y retourner. C’est plus une vie. Quand je suis rentrée ici je marchais encore. Si je pouvais sortir d’ici ça serait demain. Beaucoup de gens disent : « une fois qu’on est en maison de repos on est oubliés ». Et bien c’est un peu vrai. J’ai perdu tout mon entourage, je me sens très seule, et on me dit que c’est de ma faute. Pour moi ici c’est un mouroir. Mais ils s’en fichent éperdument. Ici c’est quelque chose de formidable pour les gens fort handicapés, pas pour les gens qui ont encore leur tête. Tous les jours, je me dis comme j’aimerais comme ma mère ne pas me réveiller. Ça fait huit mois que je sens que je descends, descends et descends…."
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